Bulletin municipal de la Commune d'Artolsheim, dans lequel vous trouverez, les comptes rendus du Conseil Municipal, le calendrier des manifestations, des articles divers et variés et des informations utiles et pratiques.

 

Quelle est l'histoire de "GROSCHEWECKE (pain d'un sou)" ?

Il fut un temps où le boulanger d'Artolsheim s'était spécialité dans la fabrication de petits pains qu'il vendait au prix de 1 ou 2 Groschen. Les jeunes filles et les dames du village en étaient particulièrement friandes, les plus fortunées en achetaient à satiété et s'en gavaient en veux-tu, en voilà. D'autres se contentaient de moins, mais alors ne cessaient de les contempler sur l'étal du boulanger. L'effet ne tardait pas à se montrer, leur corps, auparavant un peu maigrelet, prit la forme, dans certaines parties du corps (face antérieure et face postérieure) d'un petit pain bien rondelet, de dimensions parfois remarquables. Ce trait physique de bonne augure, attira l'attention des jeunes gens d'ici et d'ailleurs. Ces derniers en toute occasion, passaient à Artolsheim. Si on les questionnait sur le motif de leurs passages, la réponse était "Nous venons pour les Groscha-Weckla". L'histoire ne dit pas s'il s'agissait du petit pain ou de la personne qui les portait. Le sobriquet s'étendit alors à tous les habitants du Village.

Les "Groscha-Weckla"

L'histoire du surnom donné aux habitants d'Artolsheim (Ubernamen, Spottnamen). Tout d'abord quelques renseignements sur les monnaies anciennes qui avaient cours chez nous :

- GROSCHEN : ancienne monnaie allemande de valeur diverse mais faible, c'est aussi une monnaie autrichienne (pièce de 10 groschen) de peu de valeur, envison 10 centimes.

- THALER : ancienne monnaie allemande en argent frappée à Jochaimstal en Bohëme dans les années 1870 et 1930, nos aiëux parlaient souvent de Groschen, de thaler et de sous (1 ou 2 ou 5 Sü). Le sou valait 1/20ème du franc.

On pouvait acheter autrefois un petit pain pour le prix de 1 ou 2 groschen. Les "GROSCHA-WECKLA"  tel fut le surnom donné depuis x temps aux habitants d'Artolsheim. On peut traduire l'expression : petit pain d'un sou (1 Sü-laïwle, en dialecte). Sobriquet ou surnom couramment employé avant 1939, issu du franc-parler populaire, c'est une vérité qui se cache derrière le masque grimaçant de l'humour alsacien, sorti de la bouche des gens simples plutôt que de la plume d'un écrivain sérieux. On s'en servait pour narguer les habitants d'une localité. Quelques exemples : Schoenau d'KROEPF (les goitres), Sermersheim d'HEISCHRACKA (Les sauterelles), Mackenheim d'WASSERKOTZER (les vomisseurs d'eau). La liste est infinie. Ces expressions datant du bon vieux temps ne sont pas liées aux générations actuellement vivantes. Elles ont perdu de leur mordant mais gardent l'avantage d'être amusantes et prêtes à rire un bon coup.

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